Arrêté à un feu, un peu écrasé par la chaleur, mon regard s’arrête sur mon voisin de file. Je vois son profil, son bras à la fenêtre et pas grand chose d’autre, mais mon imagination lui a déjà tissé un petit monde, le sien, celui dans lequel il vit.
Le gars est rasta, et pour cause, il a le bonnet de laine noir avec le bandeau rouge-jaune-vert. Je trouve ça « bien cool » de croiser ce visage à quelques blocks de chez nous (ça y est, je suis à Brooklyn !). Aaah Romainville … ça fait du bien … et puis ça change du XV° où là-bas, 99% des blacks sont des nounous à bébés ou mémés !
Vert ! On avance. Je me rapproche du gadjo. Nos regards vont peut-être se croiser. Quelques mètres et là BING ! C’est l’embrouille totale : il conduit une BMW série 7 flambant neuve et – comble du comble – il écoute de la TECHNO ! Rhââ ! Tout va mal. Et moi qui croyait qu’il sortait du local de répèt d’à côté – que je n’allais pas tarder à découvrir d’ailleurs – au volant de son Ami 8, stickée aux couleurs du roi des rois, la feuille de Cannabis barrant la fenêtre arrière. Décidément, tout se perd ma ptite dame.
C’est comme ces rappeurs new-yorkais qui s’avèrent être des anges, les caïds du quartier qui sucent des glaces autour du Gelato Bus, le pote punk qui fait la popotte pendant que sa femme regarde le foot (;-), le bourgeois coincé dans son costume 3 pièces qui s’envoie Skunk Anansie dans les oreilles, la femme voilée qui me vend ma baguette, le musulman en short, devant le prisu ? naaan ! devant chez ED ! …
Et si mon rasta avait fait fortune avec son label de reggae, obligé aujourd’hui de se fader les maquettes de guignolos qui regardent même pas à qui ils s’adressent …Faut que je le retrouve, bordel !
nicO
2006-07-26
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2 commentaires:
Vas-y Nikoko, appuie sur le champignon, ça démarre sec ! Mais gaffe à l'addiction, ça donne le vertige...
Bises du sud
jjb
T'es surtout déçu parce que tu pourras pas te fournir en local... Hein ? pour continuer dans le cliché démontable à souhait. Bien sympa la rencontre du quotidien... du chaotidien... de ces moments là qui ne parlent pourtant pas qu'à soi et qu'on partage que trop rarement en y versant la couleur de notre regard. T'as qu'à pas t'arrêter, effectivement !!!
Bon vent !
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